Trièves en Transition


Villes en transition

 

Le mouvement des villes (ou villages) en transition (appelé aussi culture de transition) est né en Grande-Bretagne sous la houlette de Rob Hopkins, enseignant en permaculture (voir son site). En septembre 2006, la petite ville anglaise de Totnes devenait la première « ville en transition » après un an de préparation. Il y a aujourd’hui plus de 130 villes en transition dans le monde, principalement au Royaume-Uni et en Irlande, réunies dans le réseau des Transition Towns (villes en transition). Deux réseaux similaires, Transition USA et Relocalization, existent aux États-Unis. C’est dans l’esprit de ce mouvement que s’inscrit l’initiative de Trièves Après-Pétrole.

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Objectifs

Il s’agit d’amener les habitants et les différents acteurs politiques, économiques et associatifs d’un village, d’un quartier, d’une ville, d’un territoire à prendre conscience du pic pétrolier et des mutations qu’il va engendre, et à s’y préparer en mettant en place des solutions visant à :

  • réduire ses émissions de CO2 et ses consommations énergétiques ; via un « plan d’action de décroissance énergétique » élaboré collectivement ;
  • retrouver un bon niveau de résilience via la multiplication des liens entre habitants et acteurs économiques locaux ;
  • augmenter la part d’energie, d’aliments et autres ressources produits à proximité ;
  • se requalifier pour anticiper les changements de métiers qui se profilent.

Il ne s’agit pas d’apporter des réponses toutes faites, car il n’y en a pas et qu’il est impossible de prévoir précisément ce que l’avenir nous réserve.

Il ne s’agit pas de se substituer à l’action des collectivités locales, des entreprises, des associations et de l’état, mais :

  • d’informer et de fédérer les énergies autour d’une dynamique constructive ;
  • de proposer un lieu de ressources et de partage des réflexions et des expériences destiné mettre en place,
  • de proposer une démarche aux habitants et acteurs du territoire afin de mettre en place des actions collectives et individuelles concrètes.

L’initiative est plutôt un « toit » commun, inspirateur et facilitateur. Elle s’appuie sur des réalisations existantes portées par d’autres (association, Agenda 21, entreprise ou communes), encourage et soutient les projets qui peuvent apparaître dans le cadre de son action ou en dehors. Il importe d’amener chacun (habitant, collectivité, commune, entreprise, agriculteur, association) d’agir à son niveau ou d’amplifier les actions engagées. Nous sommes tous concernés.
 

Pourquoi agir localement ?

  • parce que l’économie devrait logiquement se relocaliser en partie, et que cela permet aussi d’économiser l’énergie et les émissions de CO2 ;
  • parce que c’est le niveau auquel les citoyens peuvent agir ;
  • parce que c’est souvent près de nous que se trouvent les gens, ressources et les solidarités pour agir.

 Cela ne disqualifie bien sûr pas d’autres niveaux et moyens d’action, notamment politique. Au Royaume-Uni, les initiatives d’une même région tendent d’ailleurs à se fédérer au niveau régional pour encourager la transition et la résilience au niveau régional.

La démarche des initiatives de transition est résumée dans le Guide des initiatives de transition, traduit de l’anglais par Maxime David, de Paris :

Villes en transition pdf Guide des initiatives de transition

La démarche consiste à amener les habitants à définir ensemble leur avenir et les solutions qu’ils souhaitent mettre en place (parallèlement aux mesures qui pourront être prises au niveau national ou international). La première étape consiste à établir une vision commune qui dédramatise la mutation à venir et fournisse la motivation nécessaire pour l’engager.

La vision positive

Diffuser des scénarios apocalyptiques en se croisant les bras n’est pas le but ni l’esprit des initiatives de transition.

Il s’agit, sans sous-estimer les difficultés à venir, de bâtir une vision optimiste de l’avenir, en étant conscient qu’un avenir avec moins de pétrole n’est pas forcément plus invivable que le présent si l’on s’y prépare à l’avant.

Le principe est de créer une dynamique, de libérer la créativité, d’insuffler un enthousiasme et une motivation et de libérer la créativité et les savoir-faire des habitants.
 

Le concept de transition

Il est fondamental de présenter la contraction énergétique comme une opportunité plutôt que comme une catastrophe. Un futur avec moins de pétrole peut être plus préférable que le présent.

Le concept n’est pas un modèle qui détiendrait la solution miracle et serait à imiter fidèlement.

Les initiatives sont orientées vers des solutions concrètes et réalistes et ne sont pas un simple club de discussion.
1) Les principes qui sous tendent le concept de transition

• créer une vision d’avenir motivante ;
• intégrer tout le monde (habitants, élus, entreprises, agriculteurs, associations) ;
• sensibiliser : le problème est largement méconnu et mal compris ;
• rebâtir la résilience locale : c’est le point central ;
• mettre en place des solutions crédibles et pertinentes.

2) L’importance de la psychologie du changement

Tout changement provoque dans notre psychisme une résistance au changement, plus ou moins forte selon l’effort à faire et les habitudes à abandonner.

Il est donc essentiel de faire preuve de pédagogie en laissant les gens découvrir eux-mêmes les problèmes et imaginer eux-mêmes les solutions. Un discours devant une audience passive a peu de chance de provoquer le niveau de motivation nécessaire ; au contraire, les auditeurs se sentent démobilisés par une information qui ébranle leurs certitudes.

Tenir compte de la psychologie est essentiel et la plupart des groupes de transition existant ont créé un groupe de travail consacré aux aspects psychologiques et philosophiques du changement. Ces groupes permettent de se soutenir et de s’encourager mutuellement.
3) L’importance de projets concrets

Des projets concrets montrent :

  • que l’initiative est sérieuse et concrète, enracinée dans la vie des gens et du territoire ;
  • des exemples de projets réalistes susceptibles d’être généralisés en vue de la transition ;
  • sont des supports de communication.

Toutefois, il n’entre pas dans les objectifs des initiatives de transition de tout faire à la place de tout le monde.
Le fait par exemple que plus de personnes laissent leur voiture au garage après avoir été sensibilisés est un résultat concret, même s’il ne s’agit pas d’un projet directement mené par le groupe de transition.

Les étapes

On peut résumer la démarche en trois étapes principales :

1) La sensibilisation

Avant d’inviter la population à travailler à la transition, il faut qu’elle ait conscience du problème. Cette sensibilisation vise non seulement à informer, mais à susciter le passage à l’action et à lever les blocages que nous éprouvons tous face à un changement. Un premier groupe de pilotage est mis en place pour organiser cette phase, qui consiste aussi à tisser un réseau de contacts avec les collectivités locales, les associations, les syndicats professionnels, etc. (« jeter les fondations »).

2) La phase d’élaboration et de maturation

Précédée du grand lancement officiel et festif de l’initiative de transition, cette phase démarre une fois que la sensibilisation est bien avancée. Le groupe de pilotage initial se dissout, remplacé par un nouveau groupe élargi et plus représentatif de la diversité sociologique du territoire. Des groupes thématiques sont créés (alimentation, déplacements, éducation, énergie, santé, psychologie et pédagogie, etc.) dont le but est d’élaborer une vision d’avenir positive à partir de laquelle imaginer les étapes de la transition pour aboutir à un Plan de descente énergétique. A ce stade, des premiers projets concrets peuvent voir le jour pour répondre à des besoins, montrer le caractère concret et réaliste des proposition, permettre à ceux qui préfèrent l’action à la réflexion de travailler sans se décourage.

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3) La mise en œuvre du plan de descente et la construction de la résilience à tous les niveaux (individuel, collectif, entreprises et collectivités). un groupe de coordination et de suivi associant tus les acteurs peut être nécessaire à cette étape, qui se termine une fois la transition du territoire réalisée.
 

Quelle est la bonne échelle d’action ?

La bonne échelle est celle où on peut peser (petite ville, quartier, village). Ne pas commencer trop grand, on se disperse et on s’épuise.

Relations avec les autorités locales

Les groupes devraient rester autonomes des autorités locales. Le rôle ce celles-ci est de soutenir, pas de mener (processus inverse des Agendas 21). En revanche, des élus peuvent très bien siéger au groupe de pilotage et dans les commissions. Il va de soi que les collectivités locales font partie des interlcuteurs et des acteurs locaux : elles aussi doivent être sensibilisées pour passer à l’action à leur niveau.

Quand l’initiative est-elle terminée ?

Quand le territoire concerné a réalisé s descente énergétique et augmenté significativement sa résilience (même si, pour diverses raisons, le groupe de transition n’existe plus en tant que tel).

L’important n’est pas la survie de groupe de transition, mais la diffusion de ses objectifs dans la population et leur réalisation par les différents acteurs du territoire, suivant les objectifs qu’ils auront eux-mêmes définis.


  1. Grando écrit:

    Bonjour,
    Notre association O2 de l’Oxygène pour l’Ondaine s’intéresse de près à la démarche des villes en transition.
    Nous avons bien sur lu le livre de Rob Hobkins.
    Nous avons déjà fait venir Benoit Thévard, conférencier sur l’après pétrole, nous avions environ 110 personnes.

    Dans notre région, il y a déjà une AMAP, une coopérative bio et un projet de ferme coopérative.
    Coop en liens, une autre association locale travaille aussi sur les monnaies locales.
    Il existe aussi un SEL.

    Bref, nous voulons démarrer une démarche de villes en transition dans la vallée mais avant nous souhaiterions rendre visite à un groupe qui a déjà démarré.

    Pourrions nous vous rencontrer ?

    En vous remerciant par avance de votre réponse

    Bernadette GRANDO
    Tél : 04 77 61 16 76

    Citer | Posté 21 février 2011, 15:14

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